Adhésion au Commonwealth : la France soupçonnée de vouloir mettre les bâtons dans les roues au Gabon

L’adhésion du Gabon au Commonwealth, une organisation rivale de la Francophonie, serait selon les dires d’un journaliste Français vue d’un mauvais œil par les autorités de son pays que l’on soupçonne de vouloir mettre les bâtons dans les roues au Gabon afin d’empêcher à son ancienne colonie de prendre son indépendance diplomatique.

« Paris voit d’un très mauvais œil le fait que l’un des pays du champ, comme on disait autrefois, puis prendre son indépendance sur le plan diplomatique et part rejoindre la grande organisation rivale de la Francophonie (…) Après le Rwanda qui avait fait de même en 2009, cela pourrait créer un dangereux précédent car le Gabon était jusqu’à présent considéré comme très francophile, en tout cas sans atavisme anglophone particulier », explique ce journaliste Français très chevronné.

Pour Libreville, le fait que la BNP Paribas, la première banque française et européenne, ait été mise en examen le 11 mai dernier pour « blanchiment, corruption et de détournement de fonds publics » dans l’affaire dite des « biens mal acquis » impliquant la famille élargie du défunt président gabonais Omar Bongo, n’est pas le fruit d’un hasard. Cela corrobore même l’analyse du ressortissant français.

La chose est de toute évidence un coup bas qui intervient dix jours seulement après l’officialisation de la demande d’adhésion du Gabon au Commonwealth afin de discréditer le pays. Au Gabon on estime que le séjour londonien du président gabonais Ali Bongo Ondimba aurait fait montre de la détermination des autorités gabonaises à conclure leur entrée au Commonwealth. Et aurait constitué un affront.

En effet, depuis une dizaine de jours, le président gabonais Ali Bongo Ondimba se trouve à Londres où il y a rencontré le Prince Charles, le premier ministre Boris Johnson, ainsi que la secrétaire générale du Commonwealth Patricia Scotland ou les discussions ont été presque concluantes.

« Dans l’Histoire politique française la plus récente, l’instrumentalisation de la Justice n’a rien d’exceptionnel. C’est même devenu ces dernières années la norme (…) Nicolas Sarkozy a depuis des années maille à partir avec la Justice. François Fillon a été mis en examen en un temps record quelques semaines avant le premier tour de la présidentielle.

Et il n’y a pas plus tard que dix jours, alors que le Garde des Sceaux français Eric Dupont-Moretti venait de se porter candidat aux élections régionales pour, dit-il, « bouter hors de là le Rassemblement national », un rapport de police mettant en cause Marine Le Pen dans une affaire d’assistants parlementaires au Parlement européen fuitait fort opportunément dans un grand journal du dimanche (le JDD, NDLR), qui soutient notoirement le président Emmanuel Macron », a fait observer, un enseignant de science politique de l’Université Omar Bongo de Libreville.

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