L’ancien directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, Brice Laccruche Alihanga, vient de voir les chances de sa libération réduite avec les révélations de Yoanis Kongo qui a décrit aux magistrats qui l’ont auditionné le gros système clientéliste bâti autour de son ex patron Brice Laccruche Alihanga de l’ex-directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba.
A la prison centrale de Libreville, où il est incarcéré depuis décembre 2019, l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba attend de comparaître devant la Cour criminelle spéciale pour être accusé aux côtés d’une vingtaine de ses complices présumés de détournement de plusieurs milliards de francs CFA. Et les récentes révélations de son ancien homme de confiance, Yoanis Kongo qui était dans ses petits et grands secrets n’arrangent rien à son cas.
Militaire de carrière, titulaire du grade de lieutenant, Yoanis Kongo qui a été à son tour pris dans les filets de la vaste opération anti-corruption Scorpion a après neuf mois en garde à vue puis en détention préventive, indiqué lors de sa comparution devant la Cour, le 18 mars dernier que grâce à de l’argent public qui ne faisait l’objet d’aucune comptabilité officielle, l’ancien homme fort du palais du Bord de mer se créait des obligés.
« Concrètement, l’intéressé échangeait leur allégeance contre de fortes sommes d’argent liquide. Dans le lot, il y a beaucoup d’hommes politiques, mais aussi des entrepreneurs et des hauts fonctionnaires », affirme une source proche de l’enquête. Notons que selon ses propres aveux, ce dernier a également bénéficié des largesses de BLA.
Lors de son audition devant le juge, BLA a dit lui avoir remis 20 millions de francs CFA en espèces. « Une prime de cabinet », a-t-il expliqué. Mais selon les révélation de ce ex-aide de camp il a perçu près de 200 millions de salaire en seulement deux ans. Il a par ailleurs déclaré avoir acheté trois voitures grâce à ces primes, visiblement bien plus élevées que celle reconnue par BLA, et construit plusieurs maisons. Il est notamment question d’un SUV de marque Range Rover, modèle Evoque, offert à son épouse à l’occasion de son anniversaire et dont le prix équivaut à 100 fois le salaire de ce membre de la Garde républicaine.
Autant dire qu’avec ces révélations, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba est véritablement dans de sales draps. Il risque pas moins de 30 ans de prison ferme.