Dans l’optique d’obtenir une évacuation sanitaire et permettre à l’ancien directeur de cabinet de la Présidence, Brice Laccruche Alihanga d’échapper à un nouveau procès pour lequel il risque jusqu’à 30 ans de prison. Les avocats de ce dernier ont une nouvelle fois publié une tribune dans l’hebdomadaire français Le Journal du dimanche avec toujours la même thèse répétée notamment, la dégradation de l’état de santé de leur client.
Placé en détention provisoire pour corruption et détournement de fonds à grande échelle, selon une source proche du dossier, Brice Laccruche Alihanga sera bien jugé au Gabon avant la fin de l’année 2022. Cherchant désespérément à soustraire leur client de la sentence qui l’attend, les avocats de ce dernier tentent par tous les moyens de faire pression, directement ou indirectement, sur les autorités gabonaises.
Une fois encore ils n’ont pas hésité à remettre sur le tapis le sempiternelle argument et déjà désuète de la supposée dégradation de la santé de leur client. Selon Me Richard Sedillot, l’avocat de BLA, il est « infiniment probable » – donc, de son aveu même, tout sauf certain -, que son client « souffre d’une tumeur colorectale ». Pour certains analystes, cette énième tribune semble être la seule carte dont dispose désormais l’avocat de l’ancien homme fort du palais du bord de mer.
« Nous sommes habitués. Quand on y réfléchit, il y a quelque chose de ridicule. Comment un avocat, qui plus est à plusieurs milliers de kilomètres de là, peut-il poser un diagnostic ? C’est assez lunaire. Un mensonge répété ne fait pas une vérité », indique placidement un proche du dossier. En effet, les preuves matérielles contre l’ex-dir cab de la Présidence, tout comme les témoignages à charge, se sont multipliés ces derniers mois, rendant impossible à plaider un dossier déjà compliqué.
Notons par ailleurs que du fait que ce dernier ait été condamné par la Justice gabonaise en octobre 2021 à 5 ans de prison dans une autre affaire notamment l’acquisition frauduleuse de la nationalité gabonaise, NDLR, interdit automatiquement toute extradition pour quelque motif que ce soit.
Pour rappel, la stratégie des avocats de BLA qui consiste à prendre à témoin l’opinion publique en affirmant que leur client est dans un état de santé tel qu’il nécessiterait une évacuation sanitaire ressemble étrangement à celle utilisée par un autre prévenu « célèbre » au Gabon, le syndicaliste Jean Rémy Yama, peine perdue.