L’ancien Directeur Cabinet du Président de la République, Brice Laccruche Alihanga et ses amis incarcérés à la prison de centrale de Libreville seraient soupçonnés de corruption. Ces derniers seraient accusés d’avoir fait signer sans appel d’offre, à la Société gabonaise de raffinage (Sogara), un contrat avec la société suisse, Augusta Energy DMCC. Un contrat qualifié d’abusif par la présidence de République, a révélé le journal français la lettre du continent.
Les péripéties et autres magouilles de Brice Laccruche Alihanga , Patrichi Tanasa et Noël Mboumba, viennent d’être révélés une fois de plus, avec ce contrat signé sans appel d’offre avec la société suisse Augusta.
En effet, l’ancien directeur de cabinet du Président de la République, Brice Laccruche Alihanga, serait à l’origine de la signature en décembre 2017, d’un contrat entre la Société gabonaise de raffinage (Sogara), et la société de trading pétrolier suisse, Augusta Energy DMCC. Pour dit-on, l’enlèvement sur une période de 4 ans, de janvier 2018 à décembre 2022, de 500 000 tonnes de résidu atmosphérique (RAT-Rabi) produites par la Sogara, une société absorbée l’an dernier par la Gabon Oil Company (GOC).
« Après la chute de Brice Laccruche Alihanga, emprisonné depuis décembre 2019, les conseillers présidentiels qui ont repris le dossier se sont rendus compte que la Sogara ne produisait que 350 000 de RAT par an, et non les 500 000 qu’elle s’est engagée à livrer à Augusta », informe La Lettre du Continent, qui fait observer que « comme dans tout contrat de trading, si les volumes prévus ne sont pas livrés, le contrat est tacitement reconduit. Estimant que l’accord passé avec Augusta créait, de fait, un lien presque indénouable entre le Gabon et le trader, la présidence gabonaise a donc dénoncé le contrat », éclaire la lettre du continent.
Aussi, s’agissant du contrat, le palais de Libreville aurait constaté quelques incohérences en ce qui concerne la capacité de raffinement et le tonnage que la sogara doit fournir à la société suisse Augusta. La Sogara fournie en moyenne 350.000 tonnes métriques par an. Dans le contrat, elle devrait fournir 500 000 tonnes. Un volume très élevé pour l’entreprise gabonaise qui devrait augmenter ses capacités de raffinement de 30%. Des termes de contrat qui ne reflètent en rien la réalité de tonnes métriques par an de la société. La Présidence de la République trouve donc ce contrat « d’abusif ».
Pour la lettre du continent, « Dans les échanges houleux qui ont suivi cette rupture, celle-ci a explicitement évoqué la possibilité qu’une part du préfinancement consenti par le trader ait été détournée via une holding mauricienne, accusation violemment rejetée par Augusta. Une société enregistrée sur l’île, Sealand Engineering, a effectivement signé un contrat de maîtrise d’ouvrage avec la Sogara peu de temps après le renouvellement du contrat d’Augusta », affirme le bi-mensuel.
Pour ce faire, la Présidence de la République a saisi son conseil juridique qui a constaté plusieurs incohérences dans ce contrat. « 20 % du préfinancement accordé dans le cadre de cette passation de marché par la Mauritius Commercial Bank est mis à disposition d’une société tierce par la société Augusta sans que cela ne soit précisé dans le contrat de préfinancement. Qui plus est, la société bénéficiaire, dénommée Sealand Engineering, compte parmi ses administrateurs Brice Laccruche Alihanga, Patrichi Tanasa, Noël Mboumba, ainsi qu’un des responsables de la société Augusta », a souligné un avocat du conseil.
En attendant la fin du contrat avec la société suisse Augusta, la SOGARA, continue de rembourser le préfinancement de 250 millions de dollars que le négociant et la Mauritius Commercial Bank avait monté en 2017. Ce remboursement prendra fin ce mois. Qu’à cela ne tienne, l’Etat serait à la recherche d’un nouveau partenaire.