Le président de la République gabonaise a gardé, depuis le renversement de Roch Marc Christian Kaboré, une position ferme condamnant le coup d’Etat et appelant au dialogue et au respect du cadre constitutionnel. Une position unanimement salué par les chancelleries occidentales comme africaines.
La position du régime de Libreville est commune des pays signataires de la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Cette Charte avait été signée à Addis-Abeba en Ethiopie le 30 janvier 2007, lors de la rencontre des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union africaine.
« Le Gabon soutient les déclarations de l’Union africaine et de la CEDEAO condamnant la tentative de coup d’Etat contre le président démocratiquement élu du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré », a écrit hier soir sur son compte Twitter Ali Bongo Ondimba, ajoutant qu’ « il ne peut y avoir de solution viable en dehors du cadre constitutionnel et du dialogue. » Un tweet gratifié de centaines de « like ».
Les grandes chancelleries occidentales ont elles aussi salué la position du numéro un gabonais. « Le Gabon est membre du Conseil de sécurité de l’ONU. Il en prendra même la présidence en septembre prochain. Il est important que les pays d’Afrique s’expriment et prennent position contre le coup d’Etat au Burkina », commente un haut-diplomate américain.
Même tonalité à Paris. « La France peut, à titre individuel, prendre position. Elle peut également le faire collectivement via l’Union européenne (ce qui a été fait hier soir, NDLR). Mais il est important que des voix s’élèvent depuis l’Afrique », confie une source française, indiquant qu’elle « n’en attendait pas moins du président Ali Bongo Ondimba qui est l’un des chefs d’Etat les plus chevronnés ».
La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) relève, ce 25 janvier, à travers un communiqué que malgré les appels de la communauté régionale et internationale au calme et au respect de la légalité constitutionnelle, la situation au Burkina Faso est caractérisée par un coup d’Etat militaire perpétré ce lundi 24 janvier 2022, suite à la démission du Président Roch Marc Christian Kaboré, obtenue sous la menace, l’intimidation et la pression des militaires après deux jours de mutinerie.
La CEDEAO condamne fermement ce coup de force des militaires qui « marque un recul démocratique majeur pour le Burkina Faso », lit-on dans le communiqué. Un sommet extraordinaire de la CEDEAO se tiendra dans les prochains jours pour examiner cette situation, précise la même source.