Le Fonds monétaire international (FMI), qui est un partenaire bilatéral important pour le Gabon, estime que les incitations fiscales accordées par le Gabon pour encourager les nouvelles entreprises à y investir est une mauvaise politique qui constitue un manque à gagner pour le pays.
Selon une évaluation, l’exonération fiscale entraine chaque année au Gabon, l’équivalent d’une perte de 1 milliards de dollars US, soit 577,416 milliards de francs CFA d’impôts. Ce montant, selon Gomez Agou, nouveau Représentant du FMI au Gabon, équivaut au montant que l’institution accorde au pays sur trois ans.
De plus, répartis entre exonérations et réductions de taux de TVA applicables à certains produits, abattements et exonérations administratives à formalité préalable selon la direction générale des douanes et droits indirects, ces dépenses fiscales concédées sont donc « inefficaces » pour l’institution de Bretton Woods.
“Le Gabon offre en une seule année deux fois ce que le FMI va lui prêter en trois ans”, note le nouveau représentant du FMI dans une interview accordée à Les Echos de l’Eco. Pour ce dernier, il est donc indispensable que les autorités révisent cette politique en réduisant les exonérations.
C’est ce qui ressort du nouvel accord triennal conclu il y a quelques mois entre l’institution financière internationale et les autorités gabonaises. Conséquence de cet accord, explique Gomez Agou, “la prochaine loi de finances du budget 2022 vise notamment à modérer ces exonérations”.
La prise en considération de cette recommandation dans la Loi de finances 2022 dénote cependant de la volonté des autorités gabonaises de migrer vers des nouveaux modèles d’incitations fiscales “gagnant-gagnant” s’appuyant sur la nouvelle réforme d’amélioration du cadre des affaires.
À charge donc à l’État de réévaluer les mécanismes fiscaux et parafiscaux devant permettre de booster l’investissement.