De nombreux leaders de l’opposition, se désolidarisent des propos tenus lundi 28 février par Jean Ping, Président de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) sur France 24. Ce dernier a appelé de fait à fomenter un « coup d’Etat » au Gabon et évoqué explicitement le spectre d’une « guerre civile » qu’il pourrait susciter.
De nombreux membres de l’opposition disent avoir appris avec surprise par la voie de la chaine publique française France 24 , les propos tenus par l’opposant Jean Ping soutenant une thèse perfide alléguant qu’« il n’y aura pas d’élections [en 2023]. Nous accéderons au pouvoir avant, d’une manière ou d’une autre », laissant ainsi planer le spectre d’une « guerre civile ».
Ne souhaitant pas compromettre l’idéal qu’ils défendent ensemble pour le bien de nos populations, plusieurs opposants jugent maladroits au pire suicidaires les déclarations faites par Jean Ping sur France 24, une semaine seulement après le Sommet UE-UA où Ali Bongo Ondimba s’est particulièrement illustré.
« Je suis en train de tracer la ligne à suivre, et mes partisans sont là. Je les vois tous les jours. Il suffit de claquer des doigts pour qu’ils avancent dans une direction ou dans une autre », a déclaré l’ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016. Mais estimant que le combat dans lequel l’opposition gabonaise est engagée consacre le respect des lois nationales et prescrits internationaux, ces propos du fer de lance de la CNR font tache d’huile.
« A l’évidence, les outrances de Jean Ping qui a employé des mots très graves comme ‘coup d’Etat’ ou ‘guerre civile’ et semble vivre dans une réalité parallèle en évoquant des choses dont tout le monde sait qu’elles n’adviendront pas, desservent l’opposition. A l’inverse, elles renforcent un peu peu plus, à un an de la présidentielle, Ali Bongo Ondimba qui, en regard, apparaît plus calme et modéré face à un Jean Ping plus excité que jamais », a déclaré un professeur en science politique.