Pour tenter de faire de faire un changement numérique d’effectif en République centrafricaine, l’Organisation des Nations Unies a envoyé le 21 septembre dernier, 120 casques bleus de l’unité d’aviation tunisienne. Un contingent dont les quotas sont bien loin de celui des gabonais.
En effet, ce contingent tunisien est censé remplacer les 450 soldats gabonais, retirés du pays en raison d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels. Un quota qui semble ne pas satisfaire les autorités centrafricaines.
« Nous sommes très heureux de recevoir, aujourd’hui, le contingent tunisien qui vient renforcer les capacités de la force pour mieux aider à protéger des civils et de restaurer la sécurité, chère à ce pays (…) C’est une unité de l’aviation composée d’hélicoptères, qui va soutenir l’aviation de la Force », a souligné le commandant adjoint de la force onusienne en Centrafrique, le Général Paulo Maia Pereira.
L’arrivée des soldats tunisiens, le 21 septembre dernier, en RCA a eu lieu cinq jours seulement après la décision de l’ONU de retirer le contingent gabonais du pays en raison d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels. Un délai record. Pendant que les autorités gabonaises et centrafricaines tentent encore de connaître ce qui c’est réellement passé en Centrafrique, les autorités Onusiennes semblent déjà convaincues qu’il faut tourner la page Gabon, en ce qui concerne la mission de la Minusca en Centrafrique. L’arrivée des soldats tunisiens en Centrafrique, cinq jours après la décision de l’Onu de retirer les troupes gabonaises illustre parfaitement ces faits.
« Pour nous, Centrafricains, le compte n’y est pas », déplore un conseiller du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. « D’une part, sur le plan numérique. 120 soldats tunisiens seulement viennent remplacer 450 soldats gabonais, c’est peu ou prou 3/4 de soldats en moins », explique-t-il. « D’autre part », ajoute-t-il, « les soldats tunisiens sont largement inexpérimentés. Ce sera leur première expérience en RCA alors que les Gabonais sont présents chez nous depuis 25 ans sans discontinuité », souligne-t-il. « En outre, avec le Gabon, pays frère et voisin, nous avons une proximité culturelle directe », complète-t-il.
C’est donc des faits qui apportent à nouveau des doutes sur les accusations portées sur les troupes gabonaises en Centrafrique. Certains diplomates pensent d’ailleurs que l’adhésion au Commonwealth du pourrait être à l’origine de cette décision de l’ONU.